rien t’opposer ! et c’est pourquoi, Kobus, je t’en prie, laissons cela. C’est très-mauvais de ta part de m’attaquer sur des choses où j’aurais en quelque sorte honte de me défendre ; envoie-moi plutôt le curé. »
Alors Fritz partit d’un immense éclat de rire, et, s’étant assis, il s’écria :
« Rebbe, je t’aime ! tu es le meilleur homme et le plus réjouissant que je connaisse. Puisque tu as honte de défendre Abraham, parlons d’autre chose.
— Il n’a pas besoin d’être défendu, s’écria David, il se défend assez lui-même.
— Oui, il serait difficile de lui faire du mal maintenant, dit Fritz ; enfin, enfin, laissons cela. Mais dis donc, David, je m’invite à prendre un verre de kirschenwasser chez toi ; je sais que tu en as de très-bon. »
Cette proposition dérida tout à fait le vieux rabbin, qui n’aimait réellement pas discuter avec Kobus de choses religieuses. Il se leva souriant, ouvrit la porte de la cuisine, et dit à la bonne vieille Sourlé, qui pétrissait justement la pâte d’un schaled[1] :
- ↑ Gâteau juif.