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Qu’un petit coin de la nature vosgienne se représente à sa mémoire, aussitôt le pinceau court, s’arrêtant avec une délicatesse infinie aux plus menus détails ; un des modèles du genre est la Maison forestière. On n’y sent ni apprêt ni effort. Tout y est pur, exact, limpide. Le tableau est achevé.

Il excelle aussi dans les tableaux à la Téniers ; il aime à portraiturer quelqu’un de ces taverniers des bords de la Meuse ou du Rhin, au ventre rebondi, au triple menton, à la face empourprée.

Le romancier national s’est donné libre carrière dans les Romans nationaux et dans l’Histoire de la Révolution française racontée par un Paysan, qui sont non seulement une œuvre de haut goût et de haute portée littéraires, mais aussi une œuvre de bon citoyen.

« Le succès éclatant de ces bons livres, — écrivait l’éditeur en tête de la préface du Conscrit de 1813, — est un des meilleurs signes de notre temps. Il prouve que la muse de l’histoire vraie parle encore à tous les cœurs. Il prouve aussi que l’amour de la patrie et de la famille, que le développement des sentiments nobles, que le dévouement aux grandes idées de progrès, de justice et d’humanité ont des échos dans toutes les consciences. Il nous enseigne que si l’âme de la France peut parfois s’endormir, elle s’éveille toujours au premier cri des esprits généreux. »

A. S.