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J’ai raconté jusqu’à présent les grandes choses de la guerre : des batailles glorieuses pour la France, malgré nos fautes et nos malheurs. Quand on a combattu seul contre tous les peuples de l’Europe — toujours un contre deux et quelquefois contre trois —, et qu’on a fini par succomber, non sous le courage des autres, ni sous leur génie, mais sous la trahison et le nombre, on aurait tort de rougir d’une pareille défaite, et les vainqueurs auraient encore plus tort d’en être fiers. Ce n’est pas le nombre qui fait la grandeur d’un peuple ni d’une armée, c’est sa vertu. Je pense cela dans la sincérité de mon âme, et je crois que les hommes de cœur, les hommes sensés de tous les pays du Monde penseront comme moi. Mais