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qui se dépêchaient d’arriver à Leipzig. Vers dix heures nous traversions le faubourg de Rendnitz. Le général de brigade Fournier prit notre commandement et nous donna l’ordre d’obliquer à gauche. Â minuit nous arrivâmes dans les grandes promenades qui longent la Pleisse, et nous fîmes halte sous les vieux tilleuls dépouillés. On forma les faisceaux. Une longue file de feux tremblotaient dans le brouillard jusqu’au faubourg de Ranstadt. Quand la flamme montait, elle éclairait des troupes de lanciers polonais, des lignes de chevaux, des canons et des fourgons, et, de loin en loin, quelques sentinelles immobiles dans la brume comme des ombres. De grandes rumeurs s’élevaient en ville, elles semblaient augmenter toujours, et se confondaient avec le roulement sourd de nos convois sur le pont de Lindenau. C’était le commencement de la retraite. — Alors chacun mit son sac au pied d’un arbre et s’étendit dessus, le bras replié sous l’oreille. Un quart d’heure après, tout le monde dormait.