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Le bataillon commençait à descendre la colline en face de Leipzig, pour rejoindre notre division, lorsque nous vîmes un officier d’état-major traverser la grande prairie au-dessous et venir de notre côté ventre à terre. En deux minutes il fut près de nous ; le colonel Lorain courut à sa rencontre, ils échangèrent quelques mots, puis l’officier repartit. Des centaines d’autres allaient ainsi dans la plaine porter des ordres. « Par file à droite ! » cria le colonel, — et nous prîmes la direction d’un bois en arrière qui longe la route de Duben environ une demi-lieue. C’était une forêt de hêtres, mais il s’y trouvait aussi des bouleaux et des chênes. Une fois sur la lisière, on nous fit renouveler l’amorce de nos fusils, et le bataillon fut déployé dans le bois