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prairies de la Partha. C’est entre ces régiments que défilaient les convois qui venaient de Duben. Plus loin, le long d’une petite côte, étaient échelonnées les divisions Ricard, Dombrowski, Souham et plusieurs autres. Elles tournaient le dos à la ville. Des canons attelés et des caissons — les canonniers, les soldats du train à cheval —, se tenaient prêts à partir. Enfin, tout à fait derrière, sur la colline, autour d’une de ces vieilles fermes à toiture plate et larges hangars, comme il s’en trouve dans ce pays, brillaient les uniformes de l’état-major. C’était l’armée de réserve, commandée par le maréchal Ney ; son aile gauche communiquait avec Marmont, posté sur la route de Hall, et son aile droite avec la grande armée, commandée par l’Empereur en personne ; de sorte que nos troupes formaient pour ainsi dire un grand cercle autour de Leipzig, et que les ennemis, arrivant de tous les côtés à la fois, cherchaient à se donner la main pour faire un cercle encore plus grand autour de nous et nous enfermer dans la ville comme dans une souricière. En attendant, trois terribles batailles se livraient en même temps : l’une contre les Autrichiens et les Russes, à Wachau ; l’autre contre