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Alors il s’habillait pour aller remonter les horloges en ville, celles de M. le commandant de place, de M. le maire et d’autres personnes notables. Moi, je restais à la maison.

M. Goulden ne rentrait qu’après le Te Deum ; il ôtait son grand habit noisette, remettait sa perruque dans la boîte et tirait de nouveau son bonnet de soie sur ses oreilles, en disant :

« L’armée est à Vilna — ou bien à Smolensk --, je viens d’apprendre ça chez M. le commandant. Dieu veuille que nous ayons le dessus cette fois encore et qu’on fasse la paix ; le plus tôt sera le mieux, car la guerre est une chose terrible. »

Je pensais aussi que, si nous avions la paix, on n’aurait plus besoin de tant d’hommes et que je pourrais me marier avec Catherine. Chacun peut s’imaginer combien de vœux je formais pour la gloire de l’Empereur.