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On alluma des feux sur la colline, en avant de Gross-Gorschen ; un détachement descendit au village et nous en ramena cinq ou six vieilles vaches pour faire la soupe. Mais nous étions tellement fatigués, qu’un grand nombre avaient encore plus envie de dormir que de manger. D’autres régiments arrivèrent avec des canons et des munitions. Vers onze heures, nous étions là dix ou douze mille hommes, et dans le village deux mille : toute la division Louham. Le général et ses officiers d’ordonnance se trouvaient dans un grand moulin, à gauche, près d’un cours d’eau qu’on appelle le Floss-Graben. Les sentinelles s’étendaient autour de la colline à portée de fusil.

Je finis aussi par m’endormir, à cause de la grande fatigue, mais toutes les heures je m’éveillais,