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Et comme le général Souham lui disait :

« Cela marche ! »

Il répondit :

« Oui, oui, c’est dans le sang ! c’est dans le sang ! »

Moi, je me réjouissais de ne rien avoir attrapé dans cette affaire.

Le bataillon resta là jusqu’au lendemain. On nous logea chez les bourgeois, qui avaient peur de nous et qui nous donnaient tout ce que nous demandions. Le 27e rentra le soir ; il fut logé dans le vieux château. Nous étions bien fatigués. Après avoir fumé deux ou trois pipes ensemble, en causant de notre gloire, Zébédé, Klipfel et moi, nous allâmes nous coucher dans la boutique d’un menuisier, sur un tas de copeaux, et nous restâmes là jusqu’à minuit, moment où l’on battit le rappel. Il fallut bien alors se lever. Le menuisier nous donna de l’eau-de-vie, et nous sortîmes. Il tombait de l’eau en masse. Cette nuit même le bataillon alla bivaquer devant le village de Clépen, à deux heures de Weissenfels. Nous n’étions pas trop contents à cause de la pluie.

Plusieurs autres détachements vinrent nous rejoindre. L’Empereur était arrivé à Weissenfels, et tout le 3e corps devait nous suivre. On ne fit que parler de cela toute la journée ; plusieurs