parler des coups de sabre et de fusil qui nous sont réservés, peut-être plus tôt que nous ne pensons.
« Bah ! disait Klipfel, ça, c’est la vie. Je me moque bien de dormir dans du coton et de passer un jour comme l’autre ! Pour vivre, il faut être bien aujourd’hui, mal demain ; de cette façon, le changement est agréable. Et quant aux coups de fusil, de sabre et de baïonnette, Dieu merci ! nous en rendrons autant qu’on nous en donnera.
— Oui, faisait Zébédé en allumant sa pipe, pour mon compte, j’espère bien que, si je passe l’arme à gauche, ce ne sera pas faute d’avoir rendu les coups qu’on m’aura portés. »
Nous causions ainsi depuis deux ou trois heures ; Léger s’était étendu dans sa capote, les pieds à la flamme et dormait, lorsque la sentinelle cria :
« Qui vive ! » à deux cents pas de nous.
« France !
— Quel régiment ?
— 6e léger. »
C’était le maréchal Ney et le général Brenier, avec des officiers de pontonniers et des canons. Le maréchal avait répondu 6e léger, parce qu’il savait d’avance où nous étions : cela nous réjouit et même nous rendit fiers. Nous le vîmes