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confiance en moi. Chaque soir nous causions au coin du feu ; le pasteur arrivait, et les jeunes filles elles-mêmes descendaient pour écouter. Elles étaient blondes avec des yeux bleus ; l’une pouvait avoir dix-huit ans, l’autre vingt ; je leur trouvais un air de ressemblance avec Catherine qui me remuait le cœur.

On savait que j’avais une amoureuse au pays, parce que je n’avais pu m’empêcher de le dire, et cela les attendrissait.

Le maître de poste se plaignait amèrement des Français.

Le pasteur disait que c’était une nation vaniteuse et peu chaste, et que, par ces motifs, toute l’Allemagne allait se lever contre nous ; qu’on était las des mauvaises mœurs de nos soldats et de l’avidité de nos généraux, et qu’on avait formé le Tugend-Bund pour nous combattre.

« Dans les premiers temps, me disait-il, vous nous parliez de Liberté ; nous aimions à entendre cela, et nos vœux étaient plutôt pour vos armées que pour celles du roi de Prusse et de l’empereur d’Autriche ; vous faisiez la guerre à nos soldats et non pas à nous ; vous souteniez des idées que tout le monde trouvait justes et grandes,