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et, regardant par-dessus les autres, je vis le hussard appuyé contre le mur, et Zébédé qui se relevait, le sabre tout rouge de sang. II avait glissé sur les genoux pendant la bataille ; le sabre du vieux, qui se fendait, avait passé sur son épaule, et lui, sans perdre une seconde, avait enfoncé le sien dans le ventre du hussard. S’il n’avait pas eu le bonheur de glisser, le vieux lui perçait le cœur.

Voilà ce que je vis en bas d’un coup d’œil.

Le hussard s’affaissait contre le mur, ses témoins le soutenaient aux bras, et Zébédé, pâle comme un mort, regardait son sabre, tandis que Klipfel lui tendait sa capote.

Presque aussitôt on battit la diane, et nous descendîmes à l’appel du matin. Cela se passait le 18 février. Le même jour nous reçûmes l’ordre de faire notre sac, et nous partîmes de Francfort pour Séligenstadt, où nous restâmes jusqu’au 8 mars. Alors toutes les recrues connaissaient le maniement du fusil et l’école de peloton. De Séligenstadt, nous partîmes le 9 mars pour Schweinheim, et le 24 mars 1813, le bataillon se réunit à la division à Aschaffenbourg, où le maréchal Ney nous passa la revue.

Le capitaine de la compagnie s’appelait Florentin ; le lieutenant Bretonville, le commandant du bataillon Gémeau, le capitaine adjudant-