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C’est à Francfort que j’appris à connaître la vie militaire. Jusque-là je n’avais été qu’un simple conscrit ; alors je devins un soldat. Et je ne parle pas ici de l’exercice, non ! La manière de faire tête droite et tête gauche, d’emboîter le pas, de lever la main à la hauteur de la première ou de la deuxième capucine pour charger le fusil, d’ajuster et de relever l’arme au commandement, c’est l’affaire d’un ou deux mois avec de la bonne volonté. Mais j’appris la discipline, à savoir : que le caporal a toujours raison lorsqu’il parle au soldat, le sergent lorsqu’il parle au caporal, le sergent-major lorsqu’il parle au sergent, le sous-lieutenant au sergent-major, ainsi de suite jusqu’au maréchal de France, — quand ils diraient que deux et deux font cinq ou que la lune brille en plein midi.