Le silence régnait autour d’elle. ( Page 39)
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maigre. Elle n’avait que sa chemise et un jupon
de laine ; quelques mèches de cheveux
d’un gris roux, tombaient sur ses épaules. Elle
regarda de mon côté d’un air rêveur, mais elle
ne vit rien ; elle pensait à autre chose. Tout
à coup elle descendit, laissant ses savates au
haut de l’escalier ; elle allait sans doute s’assurer
que la porte d’en bas était bien fermée.
Je la vis remonter brusquement, enjambant
trois ou quatre marches à la fois, c’était effrayant.
— Elle s’élança dans la chambre voisine ;
j’entendis comme le bruit d’un gros
coffre dont le couvercle retombe. Puis Flédermausse
apparut sur la galerie, traînant un
mannequin derrière elle ; et ce mannequin
avait les habits de l’étudiant de Heidelberg.
La vieille, avec une dextérité surprenante, suspendit cet objet hideux à la poutre du hangar, puis elle descendit pour le contempler de la cour. Un éclat de rire saccadé s’échappa de sa poitrine ; elle remonta, descendit de nouveau comme une maniaque, et chaque fois poussant de nouveaux cris, de nouveaux éclats de rire.
Un bruit se fît entendre à la porte. La vieille bondit, décrocha le mannequin, l’emporta, revint ; et, penchée sur la balustrade, le cou allongé, les yeux étincelants, elle prêta l’oreille ; le bruit s’éloignait !… les muscles de sa face se détendirent, elle respira longuement : — une voiture venait de passer.
La mégère avait eu peur.
Alors elle rentra de nouveau dans la chambre et j’entendis le coffre qui se refermait.