Levez-vous, vous êtes guérie. (Page 43.)
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sait rien, mais un jeune zigeiner, à genoux près d’elle, suppliait le meunier de la recevoir dans sa grange.
L’arrivée de Mathéus avait un peu modéré la colère de cet homme.
« Non… non, disait-il d’un ton plus calme, la vieille n’aurait qu’à mourir, tous les frais de l’enterrement retomberaient sur moi. »
L’illustre docteur, ému d’un tel spectacle, s’approcha jusqu’auprès de la porte, et se penchant vers le meunier :
« Mon ami, lui dit-il avec douceur, comment pouvez-vous refuser un asile à cette malheureuse ? Songez qu’elle peut mourir faute de secours. À combien de reproches ne seriez-vous pas exposé dans le pays ! Voyons, laissez-vous attendrir par la prière de ce pauvre enfant.
— Monsieur le curé, répondit le meunier en ôtant sa calotte, si c’étaient des chrétiens, je ne dis pas… mais des païens, bonsoir !
— Eh ! qu’importent leurs opinions philosophiques ? s’écria maître Frantz ; ne sommes-nous pas tous frères ? n’avons-nous pas les mêmes besoins, les mêmes passions, la même origine ? Croyez-moi, brave homme, donnez une botte de paille à cette malheureuse créature, vous remplirez votre devoir et l’Être des êtres vous en récompensera. »
Toutes les femmes se réunirent à Mathéus, et le meunier, de peur d’un esclandre, ouvrit sa grange ; mais il le fit avec de telles malédictions contre ces vagabonds qui forcent le