Oh ! si, je vous aime !… (Page 93.)
|
de leur ami Kobus ; quant au festin, ordonné
par la vieille Katel, selon toutes les règles de
son art, avec le concours de la cuisinière du
Bœuf-Rouge ; quant à la grâce naïve de Sûzel,
à la joie de Fritz, à la dignité de Hâan et de
Schoûltz, ses garçons d’honneur, à la belle allocution
de M. le pasteur Diemer, au grand
bal, que le vieux rebbe David ouvrit lui-même
avec Sûzel au milieu des applaudissements
universels ; quant à l’enthousiasme de Iôsef,
jouant du violon d’une manière tellement extraordinaire,
que la moitié de Hunebourg se
tint sur la place des Acacias pour l’entendre, jusqu’à
deux heures du matin, quant à tout cela,
ce serait une histoire aussi longue que la première. »
Qu’il vous suffise donc de savoir qu’environ quinze jours après son mariage, Fritz réunit tous ses amis à dîner, dans la même salle où Sûzel était venue s’asseoir au milieu d’eux, trois mois avant, et qu’il déclara hautement que le vieux rebbe avait eu raison de dire : « qu’en dehors de l’amour tout n’est que vanité ; qu’il n’existe rien de comparable, et que le mariage avec la femme qu’on aime est le paradis sur la terre ! »
Et David Sichel, alors tout ému, prononça cette belle sentence, qu’il avait lue dans un livre hébraïque, et qu’il trouvait sublime, quoiqu’elle ne fût pas du Vieux Testament :
« Mes bien-aimés, aimons-nous les uns les autres. Quiconque aime les autres, connaît Dieu. Celui qui ne les aime pas, ne connaît pas Dieu, car Dieu est amour ! »