Ils longeaient alors le mur de la distillerie ; Fritz jeta les yeux à l’intérieur par une lucarne.
« Et des pommes de terre, Christel, en avez-vous distillé ?
— Non, monsieur, vous savez que l’année dernière elles n’ont pas donné ; il faut attendre une récolte abondante, pour que cela vaille la peine.
— C’est juste.
— Tiens, il me semble que vous avez plus de poules que l’année dernière, et de plus belles ?
— Ah ! ça, monsieur Kobus, ce sont des cochinchinoises. Depuis deux ans, il y en a beaucoup dans le pays ; j’en avais vu chez Daniel Stenger, à la ferme de Lauterbach, et j’ai voulu en avoir. C’est une espèce magnifique, mais il faudra voir si ces cochinchinoises sont bonnes pondeuses. »
Ils étaient devant la grille de la basse-cour, et des quantités de poules grandes et petites, des huppées et des pattues, un coq superbe à l’œil roux au milieu, se tenaient là dans l’ombre, regardant, écoutant et se peignant du bec. Quelques canards se trouvaient aussi dans le nombre.
« Sûzel ! Sûzel ! » cria le fermier.
La petite parut aussitôt.
« Quoi, mon père ?
— Mais ouvre donc aux poules, qu’elles pren-