Page:Erckmann-Chatrian — L'ami Fritz (1864).djvu/84

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
71
L’AMI FRITZ.

bonne petite fille. Mais puisque nous y sommes, et que la mère Orchel nous apprête des noudels, savez-vous ce que nous allons faire en attendant ? Allons voir un peu les champs, le verger, le jardin ; il y a si longtemps que je n’étais sorti, que cette petite course n’a fait que me dégourdir les jambes.

— Avec plaisir, monsieur Kobus. Sûzel, tu peux aider ta mère ; nous reviendrons dans une heure. »

Alors Fritz et le père Christel sortirent, et comme ils reprenaient le chemin de la cour, Kobus, en passant, vit le reflet de la flamme au fond de la cuisine. La fermière pétrissait déjà la pâte sur l’évier.

« Dans une heure, monsieur Kobus, lui cria-t-elle.

— Oui, mère Orchel, oui, dans une heure. »

Et ils sortirent.

« Nous avons beaucoup pressé de fruits cet hiver, dit Christel ; cela nous fait au moins dix mesures de cidre et vingt de poiré. C’est une boisson plus rafraîchissante que le vin, pendant les moissons.

— Et plus saine que la bière, ajouta Kobus. On n’a pas besoin de la fortifier, ni de l’étendre d’eau, c’est une boisson naturelle. »