longue table de hêtre, les jambes en X, avec un banc de chaque côté ; derrière la porte, à gauche, se dressait le fourneau de fonte en pyramide, et sur la table se trouvaient cinq ou six petits gobelets et la cruche de grès à fleurs bleues ; de vieilles images de saints, enluminées de vermillon et encadrées de noir, complétaient l’ameublement de cette pièce.
« Monsieur, dit Christel, vous dînerez ici, n’est-ce pas ?
— Cela va sans dire.
— Bon. Tu sais, Orchel, ce qu’aime M. Kobus ?
— Oui, sois tranquille ; nous avons justement fait la pâte ce matin.
— Alors, asseyons-nous. Êtes-vous fatigué, monsieur Kobus ? Voulez-vous changer de souliers, mettre mes sabots ?
— Vous plaisantez, Christel ; j’ai fait ces deux petites lieues sans m’en apercevoir.
— Allons, tant mieux. Mais tu ne dis rien à M. Kobus, Sûzel ?
— Que veux-tu que je lui dise ? Il voit bien que je suis là, et que nous avons tous du plaisir à le recevoir chez nous.
— Elle a raison, père Christel. Nous avons assez causé hier, nous deux ; elle m’a raconté tout ce qui se passe ici. Je suis content d’elle : c’est une