« En voilà bien assez ; encore une bouteille de capucin, et nous roulerions sous la table. Il faut user, comme le répétait sans cesse mon vertueux père, mais il ne faut pas abuser. »
Alors, plaçant avec précaution le panier hors du lattis, il referma soigneusement la porte, y remit le cadenas et reprit le chemin de la première cave. En passant, il compléta le panier avec une bouteille de vieux rhum, qui se trouvait à part, dans une sorte d’armoire enfoncée entre deux piliers de la voûte basse ; et enfin il remonta, s’arrêtant chaque fois pour cadenasser les portes.
En arrivant près du vestibule, il entendit déjà le remue-ménage des casseroles et le pétillement du feu dans la cuisine : Katel était revenue du marché, tout était en train, cela lui fit plaisir.
Il monta donc, et, s’arrêtant dans l’allée, sur le seuil de la cuisine flamboyante, il s’écria :
« Voici les bouteilles ! À cette heure, Katel, j’espère que tu vas te dépasser, que tu nous feras un dîner… mais un dîner…
— Soyez donc tranquille, monsieur, répondit la vieille cuisinière, qui n’aimait pas les recommandations, est-ce que vous avez jamais été mécontent de moi depuis vingt ans ?
— Non, Katel, non, au contraire ; mais tu sais, on peut faire bien, très-bien, et tout à fait bien.