Page:Erckmann-Chatrian — L'ami Fritz (1864).djvu/150

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
137
L’AMI FRITZ.

— Tu en veux six ?

— Ni six, ni cinq. Est-ce que nous ne sommes pas de vieux amis ? Mais tu ne comprends rien à la plaisanterie ; il faut toujours être grave avec toi, comme un âne qu’on étrille. »

Le vieux rebbe alors se leva, lui serra la main et dit tout attendri :

« Merci, Kobus. »

Puis il s’en alla.

« Brave homme ! faisait Fritz en le voyant remonter la rue, le dos courbé et la main sur sa poche ; le voilà qui court chez l’autre, comme s’il s’agissait de son propre bonheur ; il voit les enfants heureux, et rit tout bas une larme dans l’œil. »

Sur cette réflexion, il prit sa canne et sortit pour aller lire son journal.