« Dis donc, posché-isroel, pourquoi donc es-tu venu me voir à midi ; ce n’est pas ton heure.
— Ah ! c’est juste ; il faut que tu me prêtes deux cents florins.
— Deux cents florins ? oh ! oh ! fit Kobus d’un air moitié sérieux et moitié railleur, d’un seul coup, rebbe ?
— D’un seul coup.
— Et pour toi ?
— C’est pour moi si tu veux, car je m’engage seul de te rembourser la somme, mais c’est pour rendre service à quelqu’un.
— À qui, David ?
— Tu connais le père Hertzberg, le colporteur, eh bien, sa fille est demandée en mariage par le fils Salomon ; deux braves enfants, fit le vieux rebbe en joignant les mains d’un air attendri ; seulement, tu comprends, il faut une petite dot, et Hertzberg est venu me trouver…
— Tu seras donc toujours le même ? interrompit Fritz, non content de tes propres dettes, il faut que tu te mettes sur le dos celles des autres ?
— Mais Kobus ! mais Kobus ! s’écria David d’une voix perçante et pathétique, le nez courbé et les yeux tournés en louchant vers le sol, si tu voyais ces chers enfants ! Comment leur refuser le bonheur de la vie ? Et d’ailleurs le père Hertzberg est