feuilles pendantes, les joncs avec leurs flèches aiguës, les osiers et les trembles, papillotant à la brise, se dessinaient en larges hachures noires sur ce fond lumineux. Un oiseau des marais, quelque martin-pêcheur sans doute, jetait de seconde en seconde dans le silence son cri bizarre. Puis tout se tut, et Fritz se coucha.
Le lendemain, à huit heures, il avait déjeuné, et debout, le bâton à la main devant la ferme avec le vieil anabaptiste et la mère Orchel, il allait partir.
« Mais où donc est Sûzel, s’écria-t-il, je ne l’ai pas encore vue ce matin ?
— Elle doit être à l’étable ou dans la cour, dit la fermière.
— Eh bien ! allez la chercher ; je ne puis quitter le Meisenthâl sans lui dire adieu. »
Orchel entra dans la maison, et quelques instants après. Sûzel paraissait, toute rouge.
« Hé ! Suzel, arrive donc, lui cria Kobus, il faut que je te remercie ; je suis très-content de toi, tu m’as bien traité. Et pour te prouver ma satisfaction, tiens, voici un goulden, dont tu feras ce que tu voudras. »
Mais Sûzel, au lieu d’être joyeuse à ce cadeau, parut toute confuse.
« Merci, monsieur Kobus, » dit-elle.