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Histoire d’un paysan.

« Nous le jurons ! » (Page 214.)
« Nous le jurons ! » (Page 214.)

constitution, ne permettent pas de supposer à ces ecclésiastiques la volonté de s’unir au pacte social, et que ce serait compromettre le salut public que de regarder plus longtemps comme membres de la société des hommes qui cherchent à la dissoudre ; — considérant que les lois pénales sont sans force contre ces hommes qui, agissant sur les consciences pour les égarer, dérobent presque toujours leurs manœuvres criminelles aux regards de ceux qui pourraient les faire réprimer et punir ; — après avoir décrété l’urgence, décrète ce qui suit :

« Art. 1er. La déportation des ecclésiastiques insermentés aura lieu comme mesure de sûreté publique et de police générale, dans les cas et suivant les formes ci-après. »

Alors, dans une dizaine d’articles, on voyait

les cas où les prêtres insermentés devaient être déportés, et le principal de ces articles revenait à celui-ci : « Lorsque vingt citoyens actifs du même canton se réuniront pour demander la déportation d’un ecclésiastique non sermenté, le directoire du département sera tenu de prononcer la déportation, si l’avis du directoire du district est conforme à la pétition. »

C’était un décret terrible ; mais il fallait ou périr ou se défendre ! Quand on a prévenu les gens ; quand on les à priés et suppliés d’être justes et raisonnables ; quand où leur a cent fois offert la paix et qu’ils la refusent en nous attaquant toujours avec une fureur nouvelle ; quand ils excitent la guerre civile et qu’ils appellent l’étranger à leur secours, alors, à moins d’être des lâches ou des dupes, il ne