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Entrant dans l’intérieur du pays, nous découvrîmes des plaines plantées d’une infinité d’amandiers pareils à ceux d’Espagne, d’oliviers et d’arbres à fruits. Le Gouverneur y voulait faire des semailles pour suppléer à la perte de nos vivres. L’infanterie n’y voulut point entendre, disant que nous n’étions pas venus pour semer, mais pour conquérir et récolter de l’or, et que nous trouverions notre subsistance. Ayant passé outre, le troisième jour, nous découvrîmes une peuplade d’Indiens qui nous reçurent en armes. Nous avançâmes. Sentant l’arquebuse, ils s’enfuirent épouvantés, laissant quelques morts. Nous entrâmes dans le village, sans avoir pu prendre un Indien de qui savoir le chemin.

À la sortie, le mestre de camp don Bartolomé de Alba, fatigué du poids de sa salade, l’ôta pour s’essuyer la sueur. Un endiablé petit gars d’une douzaine d’années, qui s’était perché sur un arbre en face la