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quatre-vingts Indiens, avec lesquels je partis pour las Charcas. Mon maître y alla aussi. À peine arrivés, il eut avec d’aucunes gens des ennuis et débats qui finirent en querelles, prison et saisies, à la suite desquelles je dus prendre mon congé et m’en revenir.

De retour au Potosi, survint la révolte de don Alonzo Ibañez. Le corregidor don Rafael Ortiz, de l’habit de Saint-Jean, rassembla contre les rebelles qui étaient plus de cent, une troupe armée. J’en fus. Nous sortîmes et les rencontrâmes, une nuit, dans la rue de Santo Domingo. Au Corregidor qui leur criait : — Qui vive ? ils ne sonnèrent mot et se retiraient. À une deuxième sommation, quelques-uns répondirent : — La liberté ! Le Corregidor, avec plusieurs autres, au cri de : Vive le Roi ! leur courut sus, nous autres le suivant à balles et taillades. Ils se défendirent. Après les avoir resserrés dans une rue, les