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sortirent de huttes sises au bord du chemin et nous demandèrent la bourse. Il n’y eut pas moyen de les en détourner ni de leur persuader que nous n’avions rien à donner. Il nous fallut mettre pied à terre et leur faire tête. Nous nous tirâmes dessus, ils nous manquèrent ; deux d’entre eux tombèrent, l’autre s’enfuit. Nous remontâmes à cheval et poursuivîmes notre route.

Finalement, à force de marcher et peiner, nous parvînmes au Potosi après plus de trois mois. Nous y entrâmes sans connaître personne, et chacun tira de son bord pour faire ses diligences. Quant à moi, je fis rencontre de don Juan Lopez de Arquijo, natif de la cité de la Plata dans la province de las Charcas, et m’accommodai avec lui pour camarero, qui est comme qui dirait majordome, avec salaire appointé à neuf cents pesos l’an. Il me confia douze mille moutons de somme du pays et