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Deux mois s’étant passés, nous allâmes à Tucaman afin d’effectuer le mariage. J’y demeurai deux autres mois, différant l’exécution, sous divers prétextes, jusqu’à ce que, n’en pouvant plus, je pris une mule et détalai. Et ils ne m’ont plus vu.

J’eus à Tucaman une autre aventure du même genre. Au cours de ces deux mois que j’y passai amusant mon Indienne, je fis par hasard amitié avec le secrétaire de l’Évêque, lequel me festoya et me mena souvent jouer chez lui. J’y fis connaissance de don Antonio de Cervantes, chanoine de cette église et proviseur dudit Évêque. Lui aussi, s’étant pris de goût pour moi, me pria plusieurs fois à diner et finalement s’ouvrit à moi, me disant qu’il avait à la maison une nièce, fillette de mon âge, des mieux douées et bien dotée, que je lui avais plu, et qu’il lui semblait bienséant de la fiancer avec moi. Je me montrai fort soumis à son bienveillant vouloir. Je vis la