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de cheval. Quelques-uns accoururent et, parmi eux, mon frère que je n’avais pas revu. Ce me fut un réconfort. On me guérit, et nous demeurâmes logés là. Au bout de neuf mois, mon frère m’obtint du Gouverneur l’enseigne que j’avais gagnée et je devins Alferez de la compagnie de don Alonso Moreno. Peu de temps après, cette compagnie fut donnée à don Gonzalo Rodriguez, mon premier capitaine. J’en fus fort aise.

Je fus cinq ans Alferez. Je me trouvai à la bataille de Puren, où mourut mondit capitaine, et commandai la compagnie six mois environ, durant lesquels j’eus, non sans diverses blessures de flèches, plusieurs rencontres avec les ennemis. Dans l’une d’elles, j’eus affaire à un chef Indien, déjà chrétien, nommé don Francisco Quispiguancha, homme riche, qui nous avait fort inquiétés par diverses alarmes. Bataillant avec lui, je le désarçonnai, il se rendit à