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pied et entra en lieu saint. Tout en me menant lui-même à la prison (les sergents étaient occupés avec les autres) le Corregidor me demanda qui et d’où j’étais. Ayant entendu que j’étais Biscayen, il me dit en basque de détacher, en passant devant la cathédrale, la ceinture de cuir avec laquelle il me tenait et de m’y réfugier, ce que je m’empressai de faire. Je me sauvai dans l’église, et lui resta à jeter les hauts cris.

Réfugié là, j’avisai mon maître à Saña. Il vint sans retard et tâcha d’accommoder l’affaire, mais il n’y eut pas moyen parce qu’on renforça l’homicide de je ne sais quelles autres vétilles. Il se fallut résoudre à me faire filer à Lima. Je rendis mes comptes, mon maître me fit faire deux habits, me donna deux mille six cents pesos et une lettre de recommandation, et je partis.