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dans ma boutique, à payer une lettre de change de mon maître de quelque vingt-quatre mille pesos, lorsque entra un nègre qui me dit :

— Il y a à la porte des hommes qui ont l’air d’être armés de rondaches. Je pris l’alarme, dépêchai mon receveur après en avoir tiré reçu et envoyai quérir Francisco Zerain. Il vint incontinent et reconnut les trois hommes qui se tenaient à l’entrée. C’étaient Reyes, avec son ami, celui que j’avais couché d’une estocade à Saña, et un autre. Après avoir recommandé au nègre de clore la porte, nous sortîmes dans la rue. Aussitôt ils nous chargèrent. Nous les reçûmes et, nous escrimant, ma malechance voulut que j’allongeasse, je ne sais où, un coup de pointe à l’ami de Reyes. Il tomba. Nous continuâmes à batailler deux contre deux, avec du sang.

En ce point, survint le corregidor don Ordoño de Aguirre avec deux sergents. Il m’empoigna. Francisco Zerain gagna au