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quâmes audit port de Manta sur un galion du Roi, ce qui nous coûta de l’argent. Bref, nous partîmes et arrivâmes enfin à Paita.

Mon maître y trouva, comme il l’espérait, toutes ses marchandises chargées en un navire du capitaine Alonso Cerrato, et m’ayant commandé de les décharger suivant leurs numéros d’ordre et de lui en faire à mesure remise là-bas, il partit. Je m’y embesognai aussitôt, déchargeant les marchandises et les lui remettant à mesure à Saña où il les recevait. Ladite ville de Saña est à quelque soixante lieues de Paita. Enfin, avec les dernières charges, je partis de Paita pour Sana. À l’arrivée, mon maître me reçut à bras ouverts, se montrant satisfait de ma bonne besogne. Il me fit faire sur-le-champ deux fort braves habits, l’un noir et l’autre de couleur, me traitant bien en tout. Il m’installa en une sienne boutique, me confia, tant en mar-