vai ma tante agenouillée. Elle m’appela et, me baillant la clef de sa cellule, m’ordonna de lui aller quérir son bréviaire. J’y allai, j’ouvris, le pris et vis, pendues à un clou, les clefs du couvent. Je laissai la cellule ouverte et rapportai à ma tante sa clef et son bréviaire. Les nonnes étaient au chœur et les matines solennellement commencées. À la première leçon, je m’approchai de ma tante et lui demandai congé, sous prétexte que j’étais malade. Ma tante, me mettant la main sur la tête, me dit : — Va, couche-toi. Je quittai le chœur, allumai une chandelle, retournai à la cellule et, y ayant pris, outre les clefs du couvent, des ciseaux, du fil, une aiguille et quelques réaux de huit qui traînaient par là, je sortis, ouvrant et refermant les portes. À la dernière qui était celle de dehors, j’ôtai mon scapulaire et me lançai dans la rue, sans l’avoir jamais vue ni savoir de quel côté tirer ni où aller. Je pris
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