Page:Erauso - Heredia La Nonne alferez.djvu/22

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

natifs et bourgeois de ladite ville. Mes parents me nourrirent dans leur maison avec mes autres frères jusques à l’âge de quatre ans. En mil cinq cent quatre-vingt-neuf, ils me firent entrer au couvent de San Sébastian el Antiguo, lequel est de nonnes Dominicaines. Ma tante doña Ursula de Unza y Sarasti, cousine germaine de ma mère, en était prieure. J’y fus tenue jusques à l’âge de quinze ans et il fut alors traité de ma profession. J’étais presque au bout de mon année de noviciat, lorsque je me pris de querelle avec une nonne professe nommée doña Catalina de Aliri, laquelle étant veuve, était entrée au couvent et y avait fait profession. Elle était robuste et moi fillette ; elle me rudoya manuellement et je le ressentis.

La nuit du dix-huit mars de l’an mil six cent, vigile de Saint-Joseph, la communauté se levant à minuit pour chanter matines, j’entrai dans le chœur et y trou-