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France, je me présentai au comte de Gramont, Vice-Roi de Pau et Gouverneur de Bayonne, auquel en venant j’avais apporté et remis des lettres d’Espagne. En me voyant, ce bon gentilhomme s’affligea, me fit habiller, me régala et me donna, pour la route, cent écus et un cheval. Je partis.

Je vins à Madrid et me présentai devant Sa Majesté, La suppliant de récompenser mes services que j’exposai dans un mémoire que je remis en Ses Royales mains. Sa Majesté me renvoya au Conseil des Indes. Je m’y adressai, avec les papiers que j’avais sauvés de mon désastre. Les Seigneurs du Conseil me virent et me favorisant, sur avis de Sa Majesté, je fus appointé à huit cents écus de rente viagère, un peu moins de ce que j’avais demandé. Ce fut au mois d’août de mil six cent vingt-cinq. Entre temps, il m’advint à la Cour quelques aventures de mince étoffe que