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s’en inquiéta fort. Le Général se vit contraint de m’éloigner et me transborda sur la nef Amirale où j’avais des compatriotes. Ce changement ne fut pas de mon goût et je le priai de me faire passer sur le San Telmo, capitaine Andrès de Oton. Il y consentit ; mais j’y eus de l’ennui, car cette patache qui servait d’aviso faisait eau et nous faillîmes nous y noyer.

Grâces à Dieu, nous arrivâmes à Cadix le premier de novembre de mil six cent vingt-quatre. Nous débarquâmes et je restai huit jours en cette ville. Le seigneur don Fadrique de Toledo, général de l’Armada, fut très gracieux pour moi. Il avait à son service deux de mes frères que je reconnus et lui fis connaître. Depuis lors, pour me faire honneur, il les avança beaucoup, gardant l’un d’eux à son service et donnant une enseigne à l’autre.