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Ce fut, je crois, un emplâtre fourni par un Italien. L’effet en fut douloureux, mais fort à souhait. De visage, elle n’est point trop laide, mais assez fatiguée et déjà sur l’âge. Ses cheveux noirs sont courts, comme il sied à un homme, et mêlés en crinière, à la mode du jour. L’air est plutôt d’un eunuque que d’une femme. Elle s’habille en homme, à l’espagnole, porte l’épée bravement, comme la vie, avec la tête un peu basse et enfoncée dans des épaules trop hautes. Bref, elle a la mine plus d’un soldat que d’un mignon de Cour. Seule, sa main pourrait faire douter de son sexe, car elle est pleine et charnue, bien que robuste et forte, et le geste en a parfois encore je ne sais quoi de féminin.

Telle fut la Nonne Alferez, doña Catalina de Erauso. Écoutez l’histoire de sa vie