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Là, l’Abbesse et les plus anciennes passèrent un acte par lequel la communauté s’engageait à me remettre au prélat ou à son successeur, toutes les fois qu’il me demanderait. Sa Très-Illustre Seigneurie m’accola, me donna sa bénédiction, et j’entrai. Menée processionnellement au chœur, j’y fis mon oraison. Je baisai la main à Madame l’Abbesse, et après avoir embrassé toutes les nonnes et en avoir été embrassée, elles me menèrent à un parloir où l’Illustrissime m’attendait. Il me donna de bons conseils, m’exhorta à être bonne chrétienne, à rendre grâces à Notre-Seigneur, à fréquenter les sacrements, s’engageant, comme il le fit plusieurs fois, à me les venir administrer. Puis, m’ayant offert généreusement tout ce dont je pourrais avoir besoin, il partit.

La nouvelle de cet événement courut partout. Ceux qui m’avaient vue auparavant et ceux qui, dans toutes les Indes,