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dience. À midi je dînai, puis reposai un peu. Le soir, sur les quatre heures, entrèrent deux matrones. Elles m’examinèrent à leur satisfaction et déclarèrent par-devant l’Évêque, sous serment, qu’elles m’avaient visitée et reconnue autant qu’il était nécessaire pour pouvoir certifier m’avoir trouvée vierge intacte comme au jour où je naquis. L’Illustrissime s’attendrit, congédia les commères et, m’ayant fait comparaître, accompagnée du chapelain, m’embrassa tendrement et, se mettant debout, me dit : — Ma fille, maintenant je crois sans doute aucun ce que vous m’avez dit et dorénavant je croirai tout ce que vous me direz ; je vous vénère comme une des personnes notables de ce monde et promets de vous assister de tout mon pouvoir et de m’employer pour votre bien et le service de Dieu.

Un appartement décent fut disposé pour moi. Je m’y installai commodément, pré-