Page:Erauso - Heredia La Nonne alferez.djvu/157

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

malversai et courus jusques à présent où me voici rendue aux pieds de Votre Très-Illustre Seigneurie.

Tout le temps que dura mon récit, jusqu’à une heure, le saint Évêque demeura en suspens, oreille ouverte, bouche close, sans cligner l’œil. Après que j’eus fini, il resta sans parler, pleurant à larmes vives. Enfin, il me dit d’aller reposer et manger et, agitant une sonnette, fit venir un vieux chapelain qui me conduisit à son oratoire. On m’y dressa la table et un matelas, puis on m’enferma. Je me couchai et dormis. Vers les quatre heures du soir, le seigneur Évêque me fit rappeler et me parla avec une grande bonté d’âme, m’engageant à bien remercier Dieu de la miséricorde dont il avait usé envers moi en me montrant le chemin de perdition qui me menait droit aux peines éternelles. Il m’exhorta à repasser ma vie et à faire une bonne confession qu’il considérait d’ailleurs comme à