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jettent sur moi, me tiraillant outrageusement, sans aucun égard pour une si glorieuse présence, de sorte que, me défendant, il me fallut jouer des mains et en culbuter un. Le secrétaire, du seigneur Évêque, l’épée nue et le bouclier au poing, me vint à la rescousse avec d’autres personnes de sa maison, jetant les hauts cris d’un tel manque de respect. La bagarre s’apaisa. L’Illustrissime me prit par le bras, m’ôta les armes des mains et, me plaçant à son côté, m’emmena et me mit dans son palais. Il me fit sur l’heure panser une petite plaie que j’avais, me donna souper et gîte, et, m’enfermant, emporta la clef. Le Corregidor survint et eut, à mon sujet, avec Sa Seigneurie un long et orageux entretien dont je fus par la suite plus amplement informé.

Le lendemain, vers les dix heures du matin, l’Illustrissime, m’ayant fait mener en sa présence, me demanda qui j’étais, de