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s’attroupe. Le Corregidor sort de chez l’Évêque. Des sergents me happent. Me voyant pris, je lâche un coup de pistolet. J’en abats un. Le tumulte redouble. Mon ami le Biscayen et d’autres compatriotes se rangent auprès de moi. Le Corregidor hurlait : — Tuez-le ! Les coups de feu partaient de tous côtés. Tout à coup, éclairé par quatre torches flambantes, l’Évêque parut et entra dans la mêlée. Son secrétaire don Juan Bautista de Arteaga s’achemina vers moi. Il s’avança et me dit : — Seigneur Alferez, rendez-moi vos armes. — Seigneur, lui répondis-je, j’ai ici bien des ennemis. — Rendez-les, insista-t-il, vous êtes en sûreté avec moi et je vous donne parole de vous tirer d’ici sain et sauf, quoi qu’il m’en puisse coûter. Alors je m’écriai : — Illustrissime Seigneur, sitôt que je serai dans l’église, je baiserai les pieds à votre Très Illustre Seigneurie. Au même instant, quatre esclaves du Corregidor se