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l’épée, je reculai vers la porte. Il se mit à crier : — Main-forte au Roi ! Je rencontrai à la porte une telle résistance, que je ne pus sortir. Je montrai un pistolet à trois canons. On me fit place et je disparus pour aller me cacher au logis d’un nouvel ami que je m’étais fait. Le Corregidor partit et fit saisir ma mule et quelques menues choses que j’avais à l’hôtellerie.

Je demeurai plusieurs jours chez ledit ami, ayant découvert qu’il était Biscayen. Cependant on ne sonnait mot de l’aventure, et la Justice ne semblait pas s’en occuper. Néanmoins, il nous parut prudent de changer d’air ; il n’était pas plus sain là qu’ailleurs. Le départ fut décidé. Une nuit, je sortis. À peine dehors, ma malechance me fait rencontrer deux alguacils. — Qui va là ? — Ami. — Votre nom ? — Le Diable ! La réponse était incongrue, ils veulent m’arrêter, je dégaine. Grand tapage. Ils crient : — Main-forte ! à l’aide ! On