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cheval. À ce moment, je vois arriver trois cavaliers qui entrent jusqu’au milieu de la rivière. Mû par je ne sais quel pressentiment, je leur criai : — Où allez-vous donc, messieurs ? — Vous arrêter, seigneur Capitaine, me répondit l’un d’eux. Je tirai mes armes, armai deux pistolets, et dis : — Vous ne m’aurez pas vivant, il faut me tuer pour me prendre. Et je m’approchai de la berge. Alors un autre : — Seigneur Capitaine, nous avons des ordres et il faut bien marcher, mais nous sommes tout au service de Votre Grâce. Et ils étaient toujours arrêtés au beau milieu de l’eau. Je leur sus gré du bon procédé. Déposant sur une pierre trois doublons, je remontai à cheval et, après force courtoisies, repris le chemin de Guamanga.