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rio. Je vis un alguacil, que je sus depuis se nommer Pedro Xuarez, s’approcher de lui. Le Docteur tourna la tête, me regarda, tira un papier, y jeta l’œil et me regarda derechef. L’alguacil et un nègre s’avancèrent aussitôt vers moi. Je m’esquivai d’un air indifférent, quoique fort soucieux au fond. J’avais à peine fait quelques pas, que l’alguacil, me dépassant, m’ôte son chapeau. J’ôte le mien. Le nègre, venu par derrière, m’empoigne la cape. Je la lui laisse aux mains et tire mon épée et un pistolet. Ils me chargent tous deux, l’arme haute. Je lâche le coup, l’alguacil s’effondre, j’estocade le nègre, il tombe, je détale, et rencontrant un Indien qui tenait par la bride un cheval, que je sus depuis être à l’Alcalde, je le lui prends, saute dessus, et pique vers Guamanga, à quatorze lieues delà.

Après avoir traversé le rio de Balsas, je descendis pour laisser un peu souffler le