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il rentra et, manœuvrant de même, prit une autre poignée et se mit derrière moi. Je préparai ma dague et continuai de jouer. Pour la troisième fois, il recommença son manège. Je le sentis venir, d’un coup de dague lui clouai la main sur la table et, me levant, tirai mon épée. Les assistants en firent autant. D’autres amis du Cid vinrent à la rescousse et me serrèrent de près. Blessé en trois endroits, je gagnai la rue et ce fut heureux, car ils m’auraient mis en pièces. Le premier qui sortit derrière moi fut le Cid. Je le reçus par une estocade, mais il était plastronné. Les autres sortirent et me pressèrent. Deux Biscayens qui passaient par là fort à point accoururent au bruit et, me voyant seul et contre cinq, se mirent à mon côté. Néanmoins, nous avions le dessous et il nous fallut filer tout le long d’une rue pour prendre le large. En arrivant auprès de San Francisco, le Cid me dagua par derrière si furieusement