Page:Erauso - Heredia La Nonne alferez.djvu/125

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et jeté en prison. Ma guérison et mon procès marchèrent de compagnie. La cause fut instruite, mise en état, d’autres y furent jointes et le Corregidor me condamna à mort. J’en appelai, mais, ce nonobstant, il fut ordonné de passer outre à l’exécution.

Je mis deux jours à me confesser. Le suivant, la messe fut dite dans la prison et le saint prêtre, ayant consommé, se retourna, me donna la communion et revint à l’autel. Tout aussitôt, je crachai l’hostie que j’avais dans la bouche et la reçus dans la paume de la main droite en criant : — J’en appelle à l’Église ! J’en appelle à l’Église ! Le tumulte fut extrême. Tous disaient que j’étais hérétique. Le prêtre vint au bruit et défendit que personne m’approchât. Comme il achevait sa messe, le seigneur Évêque don fray Domingo de Valderrama, dominicain, entra accompagné du Gouverneur. Prêtres et peuple s’assemblèrent,