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meurtre du Portugais, tombèrent aux mains de la justice de la Plata, pour je ne sais quels méfaits, et furent condamnés à la potence. Au pied du gibet, ils déclarèrent, sans savoir l’état où j’étais, que induits et payés, ils avaient, sans me connaître, faussement témoigné contre moi dans cette affaire d’homicide. C’est pourquoi l’Audience, à la requête de Martin de Mendiola, s’émut et ordonna le renvoi.

Cette dépêche venue si à point excita l’allégresse du peuple compatissant. Le Corregidor me fit ôter du gibet et ramener à la prison, d’où il m’expédia sous bonne garde à la Plata. À peine arrivé, mon procès fut revu et annulé sur la déclaration faite par ces hommes au pied de la potence, et, n’ayant rien autre à ma charge, je fus relâché au bout de vingt-quatre jours. Je séjournai quelque temps à la Plata.