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y a à peu près un an, dans le collège d’Atocha. Je dus monter plus haut. On me jeta le voletin (c’est le mince cordeau avec lequel on pend). Le bourreau me le mettait de travers, — Ivrogne, lui dis-je, mets-le bien ou ôte-le, car ces bons pères m’ont suffisamment jugulé !

J’en étais là, lorsque entra à toute poste un courrier de la cité de la Plata dépêché par le Secrétaire, sur l’ordre du Président don Diego de Portugal, à la requête de Martin de Mendiola, Biscayen, qui avait été informé de mon procès. Ce courrier rendit en mains propres au Corregidor, par-devant un greffier, un pli dans lequel l’Audience lui ordonnait de surseoir à l’exécution de la sentence, et de remettre l’accusé et les pièces à la Royale Audience, à douze lieues de là. La cause en fut singulière et manifeste miséricorde de Dieu. Il paraît que ces témoins soi-disant oculaires qui déposèrent contre moi dans l’affaire du