Page:Erauso - Heredia La Nonne alferez.djvu/106

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

incarné m’assiste ! — Jusqu’à présent, qu’a donc perdu Votre Grâce pour perdre ainsi le sens ? lui dis-je. Il allongea les mains à me toucher le menton et cria : — J’ai perdu les cornes de mon père ! Je lui jetai les cartes au nez et tirai mon épée. Lui, la sienne. Les assistants s’entremirent et nous retinrent. Tout s’arrangea, on plaisanta et rit des piques du jeu. Il paya et s’en alla, en apparence bien tranquille.

À trois nuits de là, rentrant à la maison, vers les onze heures, j’entrevis un homme posté au coin d’une rue. Je mis la cape de biais, dégainai et m’avançai. En approchant, il se jeta sur moi, me chargeant et criant : — Gueux de cornard ! Je le reconnus à la voix. Nous ferraillâmes. Presque aussitôt, je lui donnai de la pointe et il tomba mort.

Je restai un moment, songeant à ce que je ferais. Je regardai de tous côtés et ne vis personne. J’allai chez mon ami Zara-